ESG, d’une communication futile à utile

ESG, d'une communication futile à utile.

Jeudi 02/06/2022

Le webinaire organisé par Labrador ce 31 mai sur la transparence de l’ESG a rencontré un vif succès. Il faut dire que l’exigence accrue de qualité de l’information ESG de la part des investisseurs représente autant d’opportunités pour les entreprises. À l’heure même où se mettent en place des standards qui vont faciliter l’accès à une information attendue et convoitée.

« La priorité c’est d’être crédible, et pour être crédible il faut être transparent. Si vous ne publiez pas des rapports avec des KPis et des explications précises vous n’êtes pas crédibles. »

D’entrée de webinaire, Sébastien Mandron, Directeur RSE Worldline et Membre du conseil d’administration du C3D, pose le cadre. Avant de rappeler les principaux enjeux de l’information ESG pour les entreprises dans cette période post-covid :

  • la recherche et / ou la rétention de talents ;
  • la transformation de l’offre (produits / services) « plus verte » ;
  • le chemin à parcourir pour atteindre la neutralité carbone.

Philippe Aubain, Associate Partner d’EY, Département Changement climatique et développement durable, voit dans la future directive européenne CSRD, en cours de finalisation, la possibilité pour les entreprises de gagner cette crédibilité. Selon lui, la prochaine règlementation apporte trois avancées majeures :

  • Un niveau d’exigence élevé, construit sur une base scientifique. Il faut le démontrer.
  • Une standardisation et un langage commun, qui limite le greenwashing.
  • L’intégration des sujets extra financiers au financier, avec un copilotage dans les entreprises par la finance et la direction RSE.

L’information extra-financière est finalement récente (2018) comme l’a rappelé Émilie Béral, Head of Methodology, Moody’s ESG Solutions, Membre du bureau Finance for Tomorrow, avant d’évoquer l’autre sujet du moment dans l’univers de l’ESG : la transparence des agences de notation. La volonté politique est de rapprocher les pratiques des agences extra-financières et des agences financières. Émilie Béral a rappelé ce qu’est aujourd’hui la transparence pour les agences de notation :

La transparence d’une méthodologie repose sur la clarté de l’objet, des ingrédients, et de la recette qu’elle utilise. Il est nécessaire pour un utilisateur d’une méthodologie de savoir si elle mesure des niveaux d’exposition à des risques ESG, des niveaux d’engagement, des niveaux d’impacts, ou une éligibilité à une taxonomie ; si cette mesure est relative ou absolue; le tout pour pouvoir assurer un usage éclairé et aligné avec la stratégie d’investissement ou l’usage attendu de ces données. «

L’enjeu est simple : « la crédibilité des rapports et de façon plus large des agences de notation ».

Thibault Dewavrin, Directeur Général de Labrador et des Transparency Awards, insiste sur la récente prise de conscience des entreprises américaines de l’importance de l’information extra-financière, tant pour l’interne que pour l’ensemble des parties prenantes. Pour lui, les entreprises américaines font actuellement leur révolution et vont être à benchmarker assez rapidement. Thibault Dewavrin a ensuite mis à l’honneur « ces émetteurs qui anticipent. Ces entreprises prennent un coup d’avance et orientent leurs travaux pour tirer de la valeur de la réglementation qui arrive. Elles construisent des modèles de données par le biais des attentes des investisseurs et font ainsi apparaître des besoins de trajectoire financière, des besoins, de la part des investisseurs, de quantifier les impacts budgétaires ».

Selon Martine Léonard, Présidente de la SFAF et membre du Comité du Label ISR, les attentes des investisseurs sont les suivantes :

  • Une information ESG fiable, donc auditée et connectée au financier.
  • Une information comparable sur tous les continents, même si les philosophies varient.
  • Une juste part du narratif pour expliquer les chiffres, sans que les chiffres ne soient noyés dans le texte.
  • Une information intégrée au rapport de gestion, qui est audité et présent dans tous les pays et dans tous les types de sociétés, et démontrer ainsi la pleine intégration de l’ESG au mode de fonctionnement de l’entreprise.

L’étude de Labrador menée cette année sur la transparence de l’ESG en 2021 confirme la nécessité de passer à une information véritablement précise, comparable et claire, en un mot utile. Avec un niveau de transparence moyen de 43%, l’information ESG dispose encore de solides marges de progrès. Vous trouverez ici les principaux enseignements de la dernière étude ESG avant réglementation.

Propos recueillis par Beñat Caujolle

A lire aussi : Reporting extra-financier : un premier pas franchi aux USA

LES 10 BONNES PRATIQUES POUR UNE INFORMATION ESG TRANSPARENTE, UTILE ET EFFICACE

  1. Présenter des chiffres-clés de la démarche ESG dès l’introduction de l’URD ou du chapitre DPEF
  2. Opter pour un plan simple et standardisé
  3. Présenter une matrice de matérialité accompagnée de sa méthodologie et faisant le lien avec l’analyse des risques extra-financiers
  4. Inclure dans le modèle d’affaires la stratégie ESG, la création de valeur et les tendances du marché
  5. Présenter de manière accessible la Gouvernance ESG
  6. Mettre à disposition une version téléchargeable des indicateurs chiffrés extra-financiers
  7. Présenter sous forme de tableau de bord la démarche RSE avec précision des enjeux, des objectifs, de l’état d’avancement et des réalisations de l’année
  8. Contextualiser la démarche ESG de manière lisible et compréhensible
  9. Rédiger en langage clair et traduire les informations complexes en infographies
  10. Accompagner chaque information de détails suffisants : information quantifiée et qualifiée

Pour aller plus loin : Téléchargez notre étude « Information ESG et transparence : constats et bonnes pratiques »

Pour toute question ou demande de renseignements, contactez-nous : labradorleblog@labrador-company.com