Plus que quelques jours. Le Panorama Gouvernance EY et Labrador sera rendu public le 3 octobre. En avant-première, Thierry Moreau, Associate Partner EY Consulting, nous en livre quelques enseignements. Premier d’entre eux : nous retrouvons les sujets ESG à tous les étages ! À l’heure où arrive la CSRD, les conseils se réinventent autour des enjeux extra-financiers.
Entretien avec Thierry Moreau, Associate Partner EY Consulting
– Que retenez-vous de cette 21ème édition du Panorama de la Gouvernance ?
– Tout sera dit et décrypté le 3 octobre prochain. En attendant, sachez que nous ne pouvons plus dissocier au sein de la gouvernance la problématique RSE des autres points. La RSE n’est plus le dada de spécialistes dans des directions dédiées. C’est désormais un tout et c’est à la gouvernance de se renouveler à l’aune des enjeux RSE. Il est passionnant de relever en déroulant le Panorama les points d’évolution, d’inflexion d’un mouvement déjà en marche.
– Quels ont été les progrès réalisés en la matière par les conseils ?
– Nous constatons que l’ouverture des conseils s’accélère. L’indicateur qu’il faut ici suivre est la proportion d’administrateurs indépendants. Nous arrivons à 2/3 pour le CAC 40, et à plus de 60 % pour le SBF 120. À noter que les administrateurs représentant les salariés se renforcent et s’intègrent mieux dans les comités spécialisés. Les sujets ESG ont désormais pleinement leur place. Vous le verrez, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 80 % des conseils du SBF 120 affichent des compétences fortes en la matière. À noter, que 25 % du CAC 40 ont intégré des compétences sur le changement climatique. Il en ressort une meilleure maturité des conseils sur les enjeux de la RSE et c’est encourageant. Nous le voyons sur le thème très sensible des rémunérations. Des critères extra-financiers se déploient et se précisent dans les rémunérations des dirigeants non-mandataires sociaux, membres ou non des comités exécutifs ! Même constat avec les nouveaux critères désormais intégrés dans les décisions d’investissement.
Un regret : un effort de formation à intensifier
– Quels sont les points à surveiller ?
– Il y a tout d’abord le fait que les conseils et comités d’audit ont encore du pain sur la planche pour superviser la qualité des reporting extra-financiers. Cela s’explique par la forte complexité du sujet. Nous sommes sur des concepts nouveaux avec des méthodologies qui doivent se stabiliser. Un regret : le faible effort de formation. En effet, seulement 1/3 du SBF 120 propose un cursus de formation RSE à ses administrateurs. Faire appel à des expertises extérieures c’est bien, accompagner le mouvement en s’appuyant sur des compétences qui ont fait leurs preuves, c’est bien aussi. L’extra-financier rejoint le financier. C’est un mouvement irréversible et puissant qui oblige. Cela doit passer par un véritable effort de formation pour l’ensemble des administrateurs.
– Y-a-t-il d’autres domaines qui ont retenu votre attention ?
– Il est clair que l’éventail des compétences présentes au sein des conseils est de plus en plus large. J’ai noté, entre autres, que des domaines comme la géopolitique, le marketing/relations clients et la cybersécurité se sont renforcés au cours des deux dernières années. La cybersécurité est désormais une compétence significative, voir confirmée pour près de 25 % du CAC 40.
Propos recueillis par Beñat Caujolle
Cette année, nous avons abordé les thématiques suivantes :
- Le rôle des conseils dans la supervision des sujets ESG,
- Des compétences RSE qui s’imposent dans les conseils,
- Une plus grande attention accordée aux critères ESG dans la rémunération des dirigeants,
- L’intégration de l’ESG dans la décision d’investissement.
Pour aller plus loin….
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